SACCO ET VANZETTI
Giuliano Montaldo. Italie, 1971, 2h
Avec Gian Maria Volonté, Riccardo Cucciolla, Cyril Cusack
Sacco et Vanzetti, fait partie de ces films inoubliables de l’histoire du cinéma, retraçant avec justesse et humanisme le destin tragique de deux anarchistes italiens condamnés à mort en raison de leurs convictions politiques. Giuliano Montaldo s’appuie pour cela sur un scénario brillant, relatant avec force détails les différents procès, et sur une mise en scène atypique, mêlant multiples flash-back et archives originales – coupures de journaux, actualités d’époque. Il s’agit moins pour Montaldo de partir à la quête de la vérité que de dénoncer l’incroyable entreprise de diabolisation de deux hommes considérés comme « différents » dans une Amérique de plus en plus conservatrice et hostile envers les étrangers.
Lundi 23 mars à 14h
E La Nave va
Federico Fellini. Italie, 1984, 2h08
Avec Freddie Jones, Barbara Jefford, Victor Poletti
En 1914, le port de Naples est le théâtre d’événements peu banals. La haute société européenne, artistes et politiciens de renom, s’apprête, au cours d’une croisière, à disperser les cendres de leur diva adulée. Les premières manifestations de la guerre vont frapper de plein fouet les insouciants passagers…
« De quoi s’agit-il ? D’un film ? D’un opéra ? D’une parabole ? D’un rêve ? Une seule chose est sûre, il s’agit d’un chef-d’œuvre. Dès l’instant où Fellini lance son navire et sa cargaison de passagers aussi empanachés que conventionnels sur la mer de mica, on se laisse emporter comme par le bateau ivre rimbaldien, on s’abandonne à mille tohu-bohus triomphants. C. Baignères» – Le Figaro
Dimanche 5 avril à 16h Rencontre
LA GRANDE GUERRE EN ITALIE
Prigionieri della guerra
Angela Lucchi Ricci et Yervant Gianikian. Italie, 1995, 1h
Par un travail de recherche, d’analyse et de restauration d’images d’archives, les deux réalisateurs italiens livrent un document sur les prisonniers et les réfugiés civils durant la première guerre mondiale, dans les deux camps opposés russe et austro-hongrois. Grâce à une réflexion autour d’archives cinématographiques, ils construisent une œuvre forte emplie de poésie, mettant en lumière l’inhumanité du 20e siècle sous l’angle particulier de ceux qui étaient en marge des batailles.
« Yervant Gianikian et Angela Lucchi Ricci sont des cinéastes-résistants, sans cesse sur le qui-vive, d’infatigables veilleurs, des empêcheurs d’oubli. Ils cherchent moins à convaincre coûte que coûte le spectateur qu’à introduire un doute fécond, l’amorce d’une dialectique entre présent et passé, là et ailleurs, vérités et mensonges, idéologies et Histoire » . Les Inrockuptibles, 5 décembre 2000.
Mardi 7 avril à 10h presenté par Laurent Veray, historien du cinéma, spécialiste de la période 1914-1918
Les Hommes contre
Francesco Rosi. Italie, 1970, 1h41
Avec Alain Cuny, Gian Maria Volonte, Mark Frechette
1916. Sur le front italien, un jeune lieutenant, idéaliste convaincu du bien-fondé de la guerre, découvre l’absurdité et l’horreur du conflit en participant à l’attaque de l’armée italienne pour reprendre le contrôle de la colline de Montefiore.
« Les Hommes contre est sorti en 1970, en résonance avec un certain courant pacifique et antimilitariste qui se développait alors. En Italie, un procès pour « dénigrement de l’armée » fut intenté mais se termina par un acquittement. Francesco Rosi est très direct dans sa démarche, nous livrant sans fard une dure réalité qui parle d’elle-même : tout discours devient inutile. L’interprétation est parfaite, jamais appuyée, sans aucun accent mélodramatique. Presque à la limite du documentaire, le film fait aujourd’hui œuvre de mémoire. » Le Monde
Mardi 7 avril à 14h