1968, Italie : la prise de parole

THÉORÈME
Pier Paolo Pasolini, 1968 – 1h40
Théorème
Une riche famille milanaise reçoit un jeune invité mystérieux et sensuel. « Théorème parle encore d’une expérience religieuse. Il s’agit de l’arrivée d’un personnage divin au sein d’une famille bourgeoise. Une telle visite remet en question tout ce que les bourgeois pensaient d’eux-mêmes ; cet invité est venu pour tout détruire. L’authenticité, si on veut utiliser un mot ancien, détruit l’inauthenticité. Pourtant, quand il part, chacun prend conscience de son inauthenticité, et, en plus, de l’incapacité à être authentique. Résultat, chaque membre de la famille plonge dans une crise existentielle et le film se termine, plus ou moins, avec la morale suivante : quoi qu’un bourgeois fasse, il se trompe ». (Pier Paolo Pasolini)
Lundi 19 mars à 18h45

DISCUTONS, DISCUTONS
Marco Bellocchio, 1969 – 27 min.
discutiamo discutiamo
Un groupe d’étudiants s’affrontent dans un débat houleux sur les destins de la révolution. « Je ne me supportais plus en tant que représentant de ma classe. Aujourd’hui ça fait sourire mais à l’époque c’était sérieux, cette recherche d’une culture différente, opposée. Je ressentais cette attirance pour l’extrême gauche, pas celle ouvriériste, mais plutôt pour le mouvement marxiste-léniniste, Servir le Peuple. Pour un ancien catholique comme moi il y avait quelque chose de religieux, la fascination des règles, les critiques et autocritiques incessantes ». (Marco Bellocchio)
Lundi 19 mars à 18h45

PRIMA DELLA RIVOLUZIONE
Bernardo Bertolucci, 1964 – 1h40
Prime della Rivoluzione
« Prima Della Rivoluzione était un film en perpétuelle évolution, quand je le pensais, quand je l’écrivais, quand je le tournais ; et il évolue encore maintenant qu’il est là, imprimé sur pellicule. Peut-être parce que pour moi, le problème de Prima della rivoluzione n’est pas tout à fait réglé. Ce film doit être vu et interprété à travers sa clé de lecture qui est l’ambiguïté ». (Bernardo Bertolucci)
Lundi 19 mars à 14h. RENCONTRE AVEC FEDERICO LANCIALONGA, HISTORIEN

CAMÉRAS POLITIQUES

Quatres films de l’Archivio del Movimento Operaio e Democratico – 1968- 1h30
visuel presentation 68

DELLA CONOSCENZA
Alessandra Bocchetti, 1968 – 29 min.
Réalisé par le mouvement étudiant, le documentaire analyse le contexte et les motivations idéologiques qui ont engendré les actions contestataires en Italie. « Notre point de départ est une approche à la connaissance différente… », nous dit la voix off. À travers la participation de jeunes militants comme Massimiliano Fuksas, Paolo Liguori, Sergio Petruccioli et Oreste Scalzone, l’auteure, figure majeure du féminisme italien, essaye de tracer les caractéristiques et les potentialités d’un objectif difficile et ambitieux : l’utilisation révolutionnaire de la culture.

CINEGIORNALE LIBERO DI ROMA N°XYZ
1968 – 20 min.
Rome, place Saint-Pierre. Elio Petri interviewe Daniel Cohn-Bendit, le très jeune leader du mouvement étudiant à Paris. Le choix du lieu n’est pas sans conséquences. Immédiatement après leurs premiers échanges, les deux hommes sont interrompus par les forces de l’ordre et contraints de s’éloigner de la place. Un peu plus loin, via de la Conciliazione, Petri et Cohn-Bendit reprennent leur discours sur la situation politique en France, sur le rapport entre le mouvement et les partis politiques de la gauche historique et sur le pouvoir de l’Église. Pendant que le dialogue se poursuit, la caméra, curieuse, filme les passants qui s’arrêtent pour écouter.

LA PORTA APERTA
Michele Gandin, 1968 – 18 min.
Journaliste et cinéaste, Michele Gandin filme les patients et le personnel de l’hôpital psychiatrique de Gorizia. L’hôpital est dirigé depuis quelques années par Franco Basaglia, auteur de « L’institution en négation », paru la même année et qui va faire connaître, au niveau international, l’expérience innovante de Gorizia, devenant l’un des livres phare de la contestation en Italie. Les images du film sont accompagnées du commentaire passionné de Franca Ongaro, femme et collaboratrice de Basaglia.

SABATO DOMENICA LUNEDI
Ansano Giannarelli, 1968 – 25 min.
Le documentaire de Giannarelli, figure originale du cinéma expérimental italien, vise à raconter la condition de la femme ouvrière au sein de la société italienne, à travers l’histoire de trois travailleuses filmées durant trois journées différentes. Un samedi, un dimanche et un lundi passés à Milan, entre travail à l’usine, activité syndicale, tâches domestiques : « Trois jours quelconques de trois femmes quelconques. Trois jours comme il y en a beaucoup dans une année, trois femmes comme il y en a beaucoup dans une ville», selon les paroles du commentaire de la journaliste Miriam Maffai.

Vendredi 23 mars à 19h
Institut Culturel Italien Paris, 50 Rue de Varenne, 75007 Paris (+ logo)
Rencontre avec Marco Bertozzi, spécialiste du cinéma documentaire italien et Federico Lancialonga, chercheur associé à la Cinémathèque Française.

Samedi 24 mars à 18h
Cinéma Jacques Tati
Rencontre avec Federico Lancialonga

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